mardi 11 juillet 2017

Patatras

Commencée à peu près sans fausse note jusqu'à maintenant dans le domaine de la défense -hormis le
départ de Sylvie Goulard-, la présidence Macron connaît son premier accroc ce matin, avec la confirmation d'amputation de crédit. Hier encore, la ministre disait, avec sincérité sans doute, que rien n'était tranché. Elle a vu Edouard Philippe, depuis.
Le chiffre importe finalement peu, car il peut encore évoluer, à la hausse, ou à la baisse, d'ici la réalisation complète du budget 2017. Grâce à une relation directe avec son président, JYLD arrivait à grapiller les milllions d'euros. On verra au final, ce que Florence Parly obtiendra. Il faut, dans ce domaine, comme dans d'autres, lui donner sa chance : elle n'a que 15 jours d'existence à ce poste. Il faut aussi voir comment elle exercera sa science récente de l'arbitrage, et l'autonomie qu'elle pourra prendre, dans ce domaine, par rapport aux armées. Même avec moins d'euros, la masse qui reste à dépenser d'ici la fin de l'année budgétaire -donc à peu près octobre- n'est pas ridicule non plus donc certains dosages peuvent s'avérer mieux composés que d'autres.
Mais malgré tout ce qui précède, le chiffre final des pertes de pouvoir d'achat importe finalement peu, car finalement, il n'en restera que des aspects négatifs, pour les principaux intéressés, les militaires et les industriels qui les fournissent : c'est le traditionnel problème des perceptions.
Les premiers se diront qu'ils sont finalement sanctionnés d'avoir répondu avec efficacité aux sollicitations du pouvoir politique (le précédent en tout cas) : les surcoûts opex (environ 850 MEUR) proviennent de là. Après tout, si elle ne se prenait pas pour le gendarme du monde, la France n'en serait pas là. Sans les Maliens, les Africains, les Syriens et les Irakiens, pas de surcoûts opex, il ne subsisterait que l'intérêt pour le Français contribuable, à travers Sentinelle. Mais la perception de la France dans le monde serait-elle la même ?
Les militaires seront aussi sans doute très attentifs aux bulletins de solde, et à la traduction des promesses passées, car là aussi, pour économiser, on pourrait oublier les promesses d'hier (tant qu'à faire). Certains ont même voté Macron (une à quatre fois, entre législatives et présidentielles), ils risquent donc de s'interroger sur la portée de leur vote.
Les industriels, eux, ont sans doute cru au discours d'Emmanuel Macron, concernant un retour à une forme de préférence nationale, là où une part non négligeable des équipements de défense proviennent de l'étranger (majoritairement des Etats-Unis), ce qu'oublient beaucoup de commentateurs du landerneau. Or, après seulement quelques semaines d'exercice, on demande aux industriels de boire une potion amère qui les concernera au premier chef, puisque les économies se traduiront par des reports et annulations d'achat (plutôt ciblées sur le matériel d'origine française). Ou des réductions dans la R&D. Bref, dans tous les cas, des thèmes pas très porteurs dans leur coeur.

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