mardi 11 septembre 2012

A Brest, quelques absents (billet)

Le rideau est tombé sur le conclave de rentrée de la défense. Mais bien des présents sont restés sur leur faim. Seule la présentation dynamique, la visite de la FREMM et quelques interventions ont fait remonter le pouls. Pour le reste, beaucoup de propos convenus, alors même que le principe de Chatam House est présenté comme le catalyseur qui facilite les échanges et stimule la réflexion. Il n'en a rien été. Pire, l'interactivité -envoyer ses questions par SMS et internet- semble avoir eu l'effet inverse qu'escompté, en filtrant la spontanéité de l'oral.
Bref, si bien des universitaires ont pu découvrir les charmes de Brest, les atouts de la zone, le bilan réel de Brest restera assez faible. Tout au plus, industriels et militaires ont mis une tête sur l'homme qui écrira le livre blanc, et qui s'est spontanément présenté à l'assistance.
Les UED n'auront pas été perdues pour tout le monde. Certains jeunes élus ont pu gagner du temps mais la participation des parlementaires m'a semblé plutôt faible : 32 députés, sur les 69 que compte la commission de défense (et un de la commission des finances), et seulement 15 sénateurs. Une année de Livre Blanc, et à quelques semaines du vote du budget. Même dans des cercles spécialisés, l'attention n'est donc pas vraiment totale, les futurs restructurés apprécieront.
Et, comme me l'a justement fait remarquer un participant, aucun représentant de Bercy !
Pour l'anecdote, la CFDT a tracté ce matin à l'entrée du lieu où se terminaient les UED le document évoqué par ce blog ce weekend. Leurs représentants avaient été reçus, hier, par le ministre.
Au final, et pour en avoir discuté avec plusieurs interlocuteurs, il semblerait plus sage, à l'avenir, de parler du présent, plutôt que d'imaginer le futur du futur, un sujet qui présente le défaut intangible de raviver les stériles guerres de boutons : la seule vraie guerre probable sur lequel je finirai par commettre un livre.
A contrario, on rappellera l'utile colloque organisé l'an dernier sur les opérations extérieures (1). Car, par delà toutes les digressions sur la pensée stratégique et la défense européenne qui sont devenus le fond de commerce de colloque sans qu'on puisse toucher l'une comme l'autre, un bref rappel du coeur de métier -l'engagement opérationnel- mériterait aussi quelques efforts de rayonnement.

(1) organisé par le précédent mindef, il semble avoir disparu des écrans radars, alors que l'activité opérationnelle des armées permet sans aucune difficulté d'aborder chaque année les retex et engagements de l'année, sur le territoire national et en opex.