mardi 24 avril 2012

Un SAS est mort

Même si quelques vétérans vienennent encore de rallier l'association Qui Ose Gagne (QOGa), le temps continue à prélever sa dîme : Hilaire Colcombet, vétéran du 3e SAS vient de mourrir à 96 ans.
Il était né le 7 janvier 1916 à Ambérieu (01). Lieutenant en mai 1940, il avait gagné sa première citation (croix de guerre avec Palme) puis avait participé au SR Air en zone libre. Il avait ensuite rallié la Grande-Bretagne, via l'Espagne. En mai 1943, il était arrivé avec un autre SAS de légende (et futur cadre de Dassault Aviation), Henri Deplante à Camberley, qui forme les futurs SAS français signale David Portier dans le livre qu'il consacre à cette unité d'élite.
Il est affecté au 3e SAS, et parachuté en Saône-et-Loire en août 43. Voici comment il raconte son saut, dans l'ouvrage de David Portier : "j'ai dû dormir un peu. La flak nous encadra pendant quelques instant... (...) "Ten minutes to go". Les paras s'agitent, fixent leur kit-bag à leur jambe gauche, attachent leur static line au câble et s'approchent du trou de la baignoire. Je m'assois le premier au bord du trou, les jambe dans le vide, et Boini qui me suit m'avertit en riant, "Mon lieutenant, vous avez intérêt à faire vite car je vais sauter dans votre pépin"
Sous eux, la France encore occupée dans laquelle ils vont multiplier les coups de main (1).
La société qu'il avait relancé après guerre, Bucol-Buchet-Colcombet, une très vieille maison de soierie lyonnaise a fourni la haute couture en France et dans le monde entier.

(1) afin de respecter le travail d'historien des SAS qu'a réalisé David Portier, je renvoie à son ouvrage Les Paras SAS De la France libre, paru chez Nimrod.