samedi 3 mars 2012

Un sénateur demande des précisions sur les suivis des blessures invisibles

Le sénateur socialiste de la Gironde, Alain Anziani,embraie le pas à sa collègue députée (aussi socialiste) de la Gironde, Michèle Delaunay, qui a buté sur un mur. Selon une formule convenue mais ferme, le sénateur "
attire l'attention de M. le ministre de la défense et des anciens combattants sur la nécessité de mettre en œuvre une approche coordonnée pour l'accueil et le suivi des soldats blessés ou souffrant de syndromes post-traumatiques à la suite d'opérations extérieures, notamment en Afghanistan, ainsi que pour le suivi de leurs familles et de celles des soldats décédés en opération.
Les forces françaises sont présentes en Afghanistan depuis 10 ans, dans une guerre trop souvent oubliée par les médias et nos concitoyens. Le retrait planifié des troupes françaises présentes dans ce pays conduira probablement à devoir traiter un nombre croissant de syndromes post-traumatiques.
Le cas des militaires en état de stress post-traumatique mérite une attention particulière, puisque l'isolement ou le sentiment d'isolement ressenti au retour en France mais surtout l'incompréhension de la situation de la part des proches ou de la hiérarchie militaire aggravent le ressenti du sujet victime.
L'accompagnement des familles des militaires blessés ou décédés en opération, ou souffrant de troubles psychiques post-traumatiques constitue également une nécessité. En dépit du travail accompli par les services sociaux de l'armée et par les acteurs associatifs, il n'existe aujourd'hui aucun dispositif coordonné pour la prise en charge des familles dont les soldats rentrent blessés des zones de guerre. Ainsi, le repérage des familles touchées reste difficile, et les prestations qui leur sont apportées sont trop limitées.
Pour l'armée, ces enjeux sont essentiels, puisqu'un mauvais accueil des soldats ou de leurs familles comportent des risques importants, notamment en matière de démobilisation et de démoralisation des troupes.
En conséquence, il souhaite connaître les modes de prise en charge, leur durée ainsi que la nature du suivi des soldats et de leurs familles à moyen terme. Il demande au ministre de lui indiquer comment l'armée et les services de santé sont préparés pour faire face au risque d'augmentation des cas de syndromes post-traumatiques. Enfin, il souhaite qu'il lui indique s'il est envisagé de mettre en place un suivi mieux coordonné et plus intégré de ces militaires et de leurs familles. Ce suivi pourrait prendre la forme d'un « guichet unique », permettant de relier les associations et les services sociaux de l'armée, qui à ce jour travaillent parallèlement, ce qui brouille la lisibilité du dispositif pour les familles.
Par ailleurs, la réadaptation à une vie ordinaire est d'autant plus difficile pour ces soldats que leur engagement n'est que peu reconnu par la population française et leur action sur le terrain mal comprise. Ainsi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures concrètes qu'il entend prendre pour valoriser l'action des soldats français en Afghanistan, et faciliter ainsi leur réinsertion dans la société française".