mercredi 1 juin 2011

Une journée presque ordinaire

Les journalistes reçoivent des communiqués de presse et des invitations à court de journée. Lundi soir (18h13), par exemple, les journalistes recevaient du ministère de la défense une invitation à venir, le lendemain, écouter le ministre parler du Balardgone, sujet qui ne figurait pas à son agenda. Inviter la veille au soir pour le lendemain matin est toujours un exercice périlleux avec la presse parisienne, très occupée.
Pour être sûr de n'avoir oublié personne, et d'avoir quelques pélerins, la DICOD employait l'arme absolue, à 8h34 : une relance par SMS a été envoyée aux journalistes de la place de Paris.
Petit vent de panique, avant le début de la présentation, les journalistes ayant apparemment d'autres obligations, mais l'amphi de l'ENSTA a fini par se remplir. Après que la chute d'un projecteur ait généré des " oh!" et des "ah!" dans le même amphi.
En fait, j'ai compris hier soir, en regardant les JT, pourquoi cet amphi était vide, au début. Les confrères étaient postés devant l'entrée, pour enregistrer Gérard Longuet évoquer son séjour gracieux dans un palace tunisien. Certains sont restés pour l'écouter parler du Balardgone.
Si, homme-tronc que j'aurais dû être, j'avais été devant mon ordinateur, à 17h17, j'aurais pu connaître cet épisode, car à ce moment précis, la DICOD, service de presse du ministère, diffusait un communiqué de presse dans lequel, Gérard Longuet, ministre de la défense, défendait sa version de son séjour tunisien en 2006 -il était alors sénateur-, après la diffusion d'une dépêche de l'AFP (agence France Presse), dont les productions, chaque jour, permettent à la presse de remplir ses colonnes et ses écrans.
Le communiqué de la DICOD constitue un quasi-record de longueur, avec 300 mots.
Il m'a un peu troublé. C'est peut-être le traitement d'un tel sujet dans le modèle de communiqué qui sert, en général, en moins de mots, à évoquer la mort d'un soldat franças en Afghanistan.
A 18h35, un autre comuniqué, d'un ancien ministre de la défense, Hervé Morin, rappelait que c'est le même Morin qui avait porté le projet du Balardgone (1).

(1) Gérard Longuet ne l'avait pas oublié, et avait même rendu hommage à son prédécesseur, après avoir annoncé que c'est le président qui avait pris la décision de lancement.