dimanche 13 mars 2011

Un SAS pour nommer la BA de Nouméa

C'est le nom d'un parachutiste SAS (1) et pilote pionnier de l'aviation civile que l'armée de l'air a retenu, pour nommer la base aérienne qu'elle va créer (2), cet été, en Nouvelle-Calédonie.
Paul Klein, c'est son nom avait figuré parmi ces Français d'outremer ralliés à l'autorité du général de Gaulle. Engagé pour piloter, en décembre 1940, il avait finalement bifurqué pour rallier les SAS, parachutistes d'élite alors en formation avec le capitaine Bergé. Capturé le 28 janvier 1943 en Tunisie, le lieutenant Klein sera interné à Colditz où il rejoint ses mentors, Bergé et Stirling, créateur des SAS. Il était mort en octobre dernier, nous avions alors évoqué sa disparition, à 101 ans.
Peu connue en métropole, la figure de Paul Klein est bien plus parlante en Nouvelle-Calédonie, surtout, d'ailleurs, comme pionnier de l'aviation, dans l'île : il avait notamment réalisé avec Henri Martinet la première liaison Paris-Nouméa en 1939. Ce Grenoblois d'origine, né d'un père hongrois en 1909, n'avait pas hésité à faire un saut en tandem, pour ses 100 ans.
Son nom était en ballotage depuis plusieurs mois avec celui d'un autre atypique, Alexis Santini (3), initiateur de l'hélicoptère dans l'armée de l'air.
L'armée de l'air reprend la base aéronavale de la marine, tandis que cette dernière, commencera, dès cet été, à assurer des missions de sauvetage en Polynésie, préparant ainsi le départ total des moyens Air (un Super Puma, un Fennec)

(1) occultés après guerre, ces combattants d'exception sont désormais mieux connus grâce à l'excellent travail de David Portier, paru chez Nimrod : "Les parachutistes de la France Libre" (2010). Les SAS français fêtent, de fait, leurs 70 ans d'existence, cette année : deux régiments de l'armée de terre sont leurs lointains descendants : les 1er et 2e RPIMa.
(2) Paul Klein n'est que le deuxième SAS à donner son nom à un site militaire, après la citadelle Bergé, qui héberge, à Bayonne, le 1er RPIMa. Sur la base aérienne de Dijon, le CPA20 a donné le nom de "colonel Frédéric Geille" à son quartier : Geille étant le père des parachutistes français; et créateur de la première unité parachutiste -alors au sein de l'armée de l'air, le 601e GIA. Il prendra, ensuite, le commandement du 1er RCP.
(3) mari de Valérie André, et oncle de l'homme politique André Santini.