vendredi 18 mars 2011

Libye : des bateaux, mais lesquels ?

La résolution 1973 implique l'entrée en scène de la troisième dimension, mais aussi, même si c'est moins souligné par les commentateurs, de navires. Car le texte fait bel et bien allusion, également, au respect de l'embargo sur les armes, ce qui inclut, donc, un contrôle naval.
De telles opérations ne sont font pas, là encore, sans des aéronefs -de patrouille et de surveillance maritime- mais aussi et plus évidemment encore, sans des navires gris pour, éventuellement, injecter des équipes de visite à bord des navires suspects.
Cette mission, qui peut sembler moins abrasive que les frappes aériennes, pourrait, le cas échéant, permettre d'attirer des nations supplémentaires.
La France ne s'est pas encore prononcée ce volet de la résolution 1973.
La plus grosse unité de la marine, le Charles-de-Gaulle, semble plus directement concernée par le reste des opérations. Une source parisienne faisait état, dès midi, de la disponibilité du porte-avions pour tout type d'opérations.
Jusqu'à maintenant, les missions de guerre du groupe aérien du PACDG se résume à des missions offensives en Afghanistan. La Libye présente un contexte totalement différent, avec des menaces air-air et sol-air, et éventuellement, maritimes. Et la durée des missions aériennes ne serait pas forcément plus courtes qu'en Afghanistan.
Il faudrait au porte-avions moins de 48 heures pour arriver en face de la Libye, un peu plus, éventuellement, pour requalifier les pilotes à l'appontage. Ses Hawkeye peuvent s'avérer précieux pour la zone d'exclusion aérienne.
La difficulté des marins persistant sur le faible nombre de Rafale disponibles : le GAE n'en avait conservé que neuf à bord, après la perte d'un appareil en Mer d'Arabie, à l'automne dernier. Or, de par leur capacité d'emport, et les armements qu'ils peuvent employer (Scalp, AASM, GBU-12, GBU-49 en air-sol, mais aussi les MICA, en air-air, et le pod Reco-NG), ces appareils apparaissent plus adaptés que les SEM au théâtre libyen.
Dont la vocation n'est pas, non plus, de se charger des CAP autour du porte-avions.
On en revient donc à cet état de fait : avec 30 Rafale livrés par Dassault, la marine ne peut qu'en aligner qu'une dizaine à bord du PACDG, du fait des 10 cocons (Rafale F1).
Cela devait-il, pour autant, disqualifier le porte-avions ? Non, comme l'a manifestement estimé le CEMA, qui fut, rappelons-le, le deuxième commandant du PACDG (1).

(1) et non le premier, comme je l'ai incorrectement écrit : le premier fut le CV Richard Wilmot-Roussel.