mardi 29 septembre 2009

Quelques dossiers interarmées tournants

La France comptait depuis 2006 un GIH (groupe interarmées d'hélicoptères), elle aligne également depuis le mois dernier un CIH (commandement interarmées des hélicoptères), avec un officier général de l'armée de Terre, Pierre Baratchart, à sa tête. Le CEMA se fera présenter la structure vendredi matin, alors que les sujets d'actualité ne manquent pas.
Il y a bien sûr la thématique afghane, avec la mise sur pied d'un sous-groupement aéromobile au sein de la brigade Lafayette, en lieu et place du DETHELICO actuel. Ce SGAM comptera 11 machines, contre seulement cinq en octobre 2008 (et deux un mois plus tôt), tout en perdant le caractère très... interarmées de ses débuts puisqu'il ne comptera plus qu'un seul équipage de l'armée de l'Air.
L'autre dossier du moment, presque paradoxalement n'est pas directement militaire : c'est la gestion de la contribution des armées au service public, dans les terres ultramarines, et dans nos approches, avec une question, lancinante : où placer le curseur pour ce service gratuit ? Les armées, particulièrement l'aviation, réduisent la voilure (renforcement en Guyane toutefois), alors que l'intérieur (gendarmerie, sécurité civile) est appelé à prendre la relève. Alors qu'en France même, il faut gérer le gap entre la fin du Super Frelon et l'arrivée (sans cesse retardée) du NH90. Comme l'a révélé Air & Cosmos mi-septembre, c'est bien l'EMA qui a lancé, fin juillet, l'achat de deux EC225 pour la SECMAR. Mais aussi "l'appui au contre-terrorisme maritime" (CTM), répondant ainsi aux demandes récurrentes d'ALFUSCO. Sans résoudre un paradoxe, puisque un appareil aux normes civiles assurera des missions militaires en première ligne, ce qui ouvre des perspectives pour le futur H3S, devant remplacer pêle-mêle des Alouette III (dans l'Aéronavale), des Fennec et des Puma (dans l'armée de l'Air) et on ne sait pas précisément quoi dans l'ALAT.
Bien avant, il faudra résoudre une cruelle question : peut-on laisser une flotte de 21 EC225/725 saupoudrée sur quatre sites (Evreux, Lanvéoc, Cazaux, Pau), voire cinq (Villacoublay), si la flotte gouvernementale optait, elle aussi, pour le 225 ?
L'EMA ne semble pas y croire non plus, puisqu'un groupe de travail a été mis en place pour trancher sous trois mois, après que la décision ait déjà été reporté deux fois aux calendes grecques.

Le + du Mamouth :
Le tropisme interarmées gagne même le secteur très sensible des munitions, avec la mise en place prochaine d'un SIMU, et plusieurs casse-têtes en vue, notamment dans le petit calibre.